Univers du Jardin

La culture du jardin sur butte

Conseils Jardinage

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Si vous aimez jardiner, peut-être savez-vous qu’il y a plus de vingt ans maintenant est apparu un mode de culture original appelé « culture sur butte« . Cette pratique consiste en la surélévation des planches de culture et s’est généralisée en particulier dans tous les jardins en permaculture. Cela dit, si vous êtes adepte de cet état d’esprit qu’est la permaculture, le jardin en butte n’est pas non plus une obligation. Nous vous invitons à ce propos à lire ou relire nos sujets sur le jardinage en lasagne ou encore la manière de mettre en place des herbes aromatiques en spirales. Il est même possible de faire de la culture sur butte sans pour autant s’adonner à la permaculture. Zoom sur les principes et la pratique pour cultiver vos légumes biologiques dans votre jardin.

Le principe simple du jardinage

Ici, ce type de culture en butte repose sur une intervention du jardinier très minimale. Bien entendu, il faut fournir un peu d’effort tout de même dans la mise en place sur la base d’un principe simple : élever une butte qui restera de manière définitive sur laquelle vous pourrez cultiver vos légumes dans l’épaisseur de la terre en perturbant le moins possible son fonctionnement. Ce qui veut dire qu’en pratique, vous n’avez pas de travail du sol et pas d’apport d’engrais, encore moins de pesticides d’ailleurs. C’est en cela que l’on peut parler de jardinage biologique.

Pour bien comprendre le principe de la culture sur butte, on fait tout ce qui est nécessaire à la culture y compris le compostage. La butte est recouverte d’un épais paillis qui retient au maximum l’eau et qui, par sa lente décomposition, protège la surface et entretient la fertilité. Lorsque la surélévation est prête, elle l’est définitivement.

Gros avantage de la culture en butte : Vous gagnez 10 à 15% de surface cultivable, ce qui peut donc s’envisager sur de petites surfaces.

L’aération de cette couche de paillis tient à sa structure de départ, alors que son entretien est le travail des vers de terre, de la microfaune et des racines prenant en compte ce que l’on appelle les mauvaises herbes. De même, toutes les plantes en fin de cycle sont mises à composter en surface en étant simplement posées à même la terre.

Le principe de la surélévation est conseillé pour les terres lourdes principalement.

Les conseils de bon sens

A l’instar du jardinage biologique traditionnel, la culture en butte obéit aux règles suivantes :

  1. Un jardin en butte, c’est une largeur de 1,20 mètres et une surélévation de cinquante centimètres environ ;
  2. Il faut appliquer la rotation des cultures même si elle est peut-être moins rigoureuse ici que dans le jardinage traditionnel. Pour cela, il faut respecter l’ordre de passage des légumes ;
  3. Il ne faut jamais laisser le sol nu. Ce qui veut dire que, outre le paillis, vous pouvez aussi semer des engrais verts ;
  4. On n’utilise pas d’engrais chimiques. De toute manière, c’est inutile puisque vous avez, comme évoqué plus haut dans cet article, un réservoir permanent de matière organique ;
  5. On utilise le moins possible les fongicides et insecticides afin de laisser foisonner la vie de la butte.

Butte simple ou autofertile ?

Les deux sont possibles. La distinction se fait essentiellement par le volume. Pour une butte autofertile permanente, il faut du gros branchage, voire même des morceaux de troncs.

La culture en butte simple

La butte simple se conçoit d’abord par l’orientation : il est idéal de la placer dans l’axe nord-sud pour que les deux côtés reçoivent le soleil ; Les ombres portées sont à prendre en compte. A l’aide d’un cordeau, dessinez les différentes buttes simples à venir. La séparation peut se faire via des allées de circulation de soixante à quatre-vingt centimètres de large.

A l’aide d’une grelinette, décompactez la terre sur toute la surface choisie. Entassez les matières organiques les plus grossières ensuite et récupérez la terre des allées sur une profondeur de vingt centimètres. Disposez cette dernière sur une hauteur de trente à cinquante centimètres sans la tasser. L’ajout de la couche de compost doit être de six litres par mètre carré. En surface, épandez un engrais organique à décomposition lente.

Aplanissez ensuite la surface de la butte simple au râteau et dessinez de légères pentes / recouvrez enfin d’une épaisse couche de paille neuve (environ vingt centimètres d’épaisseur). A ce stade, vous avez terminé votre ouvrage, il ne vous reste plus qu’à l’exploiter pour vos premiers légumes.

La culture en butte autofertile

Ici, pour la culture en butte autofertile, c’est une toute autre dimension de travail. Il faut bien le dire. Il s’agit de créer un réservoir nutritif que l’on alimente en continu en laissant se décomposer à la surface les débris végétaux. Durant toute la croissance des plantes, le réservoir ainsi créé s’épuise en profondeur, limitant la durée de vie de la butte dans son ensemble. c’est la raison pour laquelle l’apport de troncs est tout sauf incohérent.

Pour commencer, tracez un mince sillon pour former la future butte et creusez sur toute la surface à une profondeur de trente centimètres. Réservez (comme en cuisine) la terre pour un usage ultérieur.

Déposez les unes contre les autres les grosses branches. Faites de même avec les troncs et les souches d’arbres. Comblez tous les espaces vides par des déchets végétaux plus fins (copeaux, sciure pourvu qu’elle ne soit pas traitée, feuilles, terre éventuellement). Arrosez ensuite et faites un second apport pour éviter les poches d’air, mettez une couche de feuilles et de débris végétaux qui se décomposent facilement, ajoutez la terre mise de côté sur une épaisseur de vingt centimètres.

Faites un dernier apport de copeaux de bois et de sciure et procédez comme pour la butte simple au paillage. Ici, la hauteur n’est pas limitée pour une culture en butte autofertile.

Plus c’est gros, plus cela dure et plus les plants et légumes s’expriment.

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